La professeure Sixella est une exobiologiste très impliquée dans son travail, au point d'en oublier de rentrer chez elle et rejoindre sa femme le soir. En phase avec les plantes, elle est une fervente defenseuse du vivant. Pourtant c'est elle que les dirigeants d'une grande compagnie minière exploitant des créatures alien viennent chercher. Lilith, la "reine" de ces créatures à l'esprit de ruche est mal en point à cause de la maltraitance et de la surexploitation. La compagnie impose à Sixella de la soigner. Cette dernière voyage donc à contrecœur vers la planète Eden 347 pour rencontrer Lilith où une étrange relation biochimique va se nouer entre elles.

Il y a quelques années, Janevsky avait déjà prouvé la qualité de son art avec un premier album de SF érotik, Sixella, dans la droite lignée de Mœbius ou Seprieri les grands maîtres du genre. De retour avec ce "Lilith" qui sert de prequel à son premier album, c'est tout son univers qui prend de l'ampleur et donne un peu plus de contexte. Ce premier album était très beau mais aussi très concept : une histoire digne de Métal Hurlant et ses historiettes parfois bien perchées. Ici, l'histoire est plus linéaire et abordable, moins elliptique, mais toujours aussi belle et fantastique. Altérnant des phases d'aventures SF et des passages coquins très sensuels, les thèmes abordés sont l'écologie, l'empathie et la résilience. Bien évidemment, au delà d'une bonne histoire de SF, c'est le dessin bio-organique de l'artiste qui fait tout le sel de l'album. Des albums. Entre plantes étrangement seuelles, relations saphiques et mélanges techno-organiques, c'est tout un univers sensuel particulier qui se dégage de cet album. Une atmosphère dans la droite lignée de son prédécesseur.