Sherlock Holmes est requis par son frère Mycroft pour l’aider à empêcher un vol sur un train en mouvement. Concomitamment, Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur et sa complice Nelly dérobent un ouvrage dans la bibliothèque de l’Arsenal à Paris. L’arrivée prématurée de l’inspecteur Gallimard et le pillage de son repère par un certain Moriarty nourrissent les soupçons de Lupin quant à une trahison interne. Les deux frères Holmes sont confrontés à une jeune femme qui se prétend être la fille du comte de Cagliostro, personnage à la moralité élastique du XVIIIième siècle. Elle leur annonce que Lupin va commettre un nouveau larcin au British Museum. Moriarty a-t-il survecu ? Qui trahit Lupin ? Quel est le lien entre les vols opérés en France et en Angleterre ?

Denis-Pierre Filippi (Gargouilles), nous livre un double album (94 planches) opposant/associant deux génies,  forcés de collaborer pour résoudre une mystérieuse affaire. Il cultive avec humour les différences de cultures et d’approches tout en les réunissant le temps de cette enquête. Le tempo de cette derrière est élevé promenant nos héros dans différents pays. Leurs adversaires sont coriaces et savent jouer de leurs (rares) faiblesses. Lupin et Holmes ne sont pas ravis de travailler ensemble – rien d’étonnant pour un détective et un cambrioleur – et de cette alliance forcée découlent des dialogues assez savoureux et piquants comme il faut. Concernant l’intrigue, nous sommes sur une histoire d’aventure, avec de l’action, des rebondissements, du mystère et de l’enquête.  Roger Vidal, dessinateur espagnol (la petite fille et le postman), utilise beaucoup les couleurs claires et les angles pour les visages. Son un graphisme est précis, très détaillé, les cases sont dynamiques, le dessin vraiment dans l’action, et on n’a aucun mal à embarquer dans l’histoire, à vivre l’aventure aux côtés des personnages représentés.