Les Alevins, c’est un programme d’aide à la personne vraiment fantastique ! Ça prend en charge des p’tits jeunes orphelins, les place dans des familles d'accueil super, et tous les ans, ils ont la chance de partir en colo ! Le seul problème du programme, c’est le manque de moyens. Du coup, le jour où l'avion a une petite défaillance et se crashe , et bien les Alevins vont devoir redoubler de créativité et de débrouillardise pour s’en sortir ! Sauf que forcément… Rien ne va se passer comme prévu, et des choses mystérieuses vont venir mettre leur grain de sel. Un an après le crash en Lozère, un nouvel avion s'écrase avec un nouvel ensemble d'alevins. Cette répétition de l'histoire montre aux survivants du premier tome que leur calvaire n'était que "l'entrée du terrier" et que le cycle de violence et d'expérimentation dans cette région est continu. Quel mal ronge réellement cette région et pourquoi l'appelle-t-on l'Apocalypse ? Pourquoi envoie-t-on des enfants dans ce coin paumé ?

Stan Silas est un auteur connu pour son style graphique apparemment gentillet ou jeunesse qu'il utilise pour dépeindre des situations extrêmes, violentes et absurdes (un contraste qui est la marque de fabrique de cette série). Le tome 2 fait le pont avec l'histoire des Alevins et plonge dans les révélations promises pour affronter les forces du mal. Chaque chapitre a un thème bien particulier, une adversité qui lui est propre, et une ambiance qui change beaucoup, ce qui est sincèrement un régal à lire ! On y notera également un certain nombre de clin d'œil plus ou moins appuyés.  Le graphisme, avec son trait rond et ses couleurs vives, crée une dissonance volontaire avec la violence extrême et l'humour noir de l'histoire. Ce décalage accentue l'absurdité de la situation. Malgré le délire scénaristique (enfants-poulets, renard pirate parlant, écureuil géant), l'auteur réussit à donner une cohérence interne à son foutoir créatif, transformant l'absurde en un système narratif complexe.