Sakura, Saku est une série qui a connu un total de neuf tomes éditions Shueisha. Saku Fujigaya est une jeune fille discrète et effacée. Un jour, alors qu'elle prend le train, elle fait un malaise. Une personne le remarque et ouvre la fenêtre pour l'aider à respirer. Enfin arrivée à la station la plus proche, Saku s'évanouit et perd son sac. Lorsqu'elle se réveille à l'infirmerie de la gare, le personnel l'informe qu'on lui a ramené son sac. Son sauveur lui a laissé son numéro de téléphone et son nom : Sakura Ryôsuke. Elle tente alors de l'appeler pour le remercier... en vain. Néanmoins, cet épisode a bouleversé la jeune fille. Depuis ce jour, Saku a pris la décision d'aider les personnes dans le besoin, comme son sauveur l'a fait pour elle. Mais quelle n'est pas sa surprise lorsqu'à la rentrée, elle rencontre dans sa classe un dénommé Haruki Sakura, dont le grand frère s'appelle Ryôsuke... Pourra-t-elle enfin remercier son sauveur ?

Le volume 9 de Sakura Saku conclut une histoire d'amour de jeunesse marquée par l'introspection, les malentendus et la douleur de grandir. Saku Fujigaya, Haruki et les autres personnages affrontent l'inévitable issue de leurs émotions, mettant fin à une intrigue qui a oscillé entre la tendresse la plus lumineuse et les hauts et les bas émotionnels les plus frustrants. Ici tout s'accélère. Io Sakisaka confronte les personnages à leurs dilemmes ultimes : accepter leurs propres sentiments, abandonner leurs doutes et assumer les conséquences de leurs décisions. Ce tome capture certains des moments les plus intenses de la série, de la déclaration finale d'Iryu, étonnamment sincère sur le plan émotionnel, à la confession finale entre Saku et Haruki. Même si certains lecteurs pourraient trouver l'affaire un peu hâtive, il faut reconnaître que les moments clés sont bien maîtrisés. Les conversations entre les personnages prennent un tournant décisif : il ne s'agit pas seulement de trouver la « bonne personne », mais de comprendre comment se construit une relation fondée sur la sincérité mutuelle. De plus, on voit enfin Saku agir avec détermination. Elle a surmonté sa peur de blesser les autres et de commettre des erreurs, et commence à donner la priorité à ses propres sentiments. Cette évolution l'éloigne de la passivité qui, pendant trop d'épisodes, l'a enfermée dans le rôle de spectatrice de sa propre vie. Et pourtant, la fin est émouvante. Car s'il y a une chose que Sakisaka sait faire, c'est capturer le sentiment doux-amer du premier amour, ce mélange d'espoir, de douleur, d'insécurité et de désir qui caractérise l'adolescence. Lorsque Saku et Haruki s'autorisent enfin à être ensemble, le lecteur a le sentiment que le voyage en valait la peine, même s'il fut tortueux. Le style de Sakisaka demeure l'un des plus grands atouts de Sakura Saku. Ses illustrations épurées et touchantes saisissent à la fois la fragilité et la force émotionnelle des personnages. Chaque geste, chaque regard et chaque silence sont rendus avec une précision quasi chirurgicale, contribuant à une atmosphère hypnotique de mélancolie juvénile. En ce sens, Sakura Saku ne parvient pas à s'affranchir complètement des schémas du shojo classique. Grâce au style visuel caractéristique de Sakisaka, alliant lignes douces, visages expressifs et arrière-plans éthérés, l'histoire progresse vers son apogée avec une approche plus mature et directe, abandonnant certaines répétitions qui entravaient le rythme des précédents volets. Le résultat est une conclusion qui, bien qu'imparfaite, parvient à toucher le lecteur. Les scènes finales, en couple, sont brèves mais pleines de tendresse. Sakisaka montre une fois de plus que sa force ne réside pas tant dans la tension romantique que dans ces moments d'intimité quotidienne qui parviennent à toucher le cœur.