Le Terroriste
Plate-forme : Blu-Ray
Date de sortie : 04 Juin 2025
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
film
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Réalisé par Gianfranco De Bosio.

Venise 1943. Un groupe de partisans tente d'organiser une révolte contre l'occupation nazie-fasciste. L'ingénieur Renato Braschi (GM Volonté) planifie et exécute un attentat à l'explosif contre le commandement militaire nazi, présent à Venise en 1943. Rodolfo Boscovich (Philippe Leroy), professeur de langue autrichien, Danilo et Oscar Varino collaborent à la mission. Les trois hommes, à bord d'un bateau à moteur et portant des uniformes nazis, livrent des caisses de bière contenant des explosifs. L'explosion fait plusieurs victimes parmi les soldats teutoniques. Les représailles brutales contre les civils commencent. Le Comité de libération nationale conseille à l'ingénieur de suspendre son activité paramilitaire. Braschi se rend indisponible et prévoit une manifestation contre la section fasciste ; l'attaque échoue et Varino est arrêté et torturé. Pendant ce temps, les différentes âmes de la Résistance s'agitent dans l'ombre et révèlent les inclinations et les points de vue contradictoires présents en elles : agir fermement ou parvenir à une négociation, poursuivre les actions militaires ou préserver la sécurité des civils, en attendant des moments plus propices. Rejoint à Venise dans le plus grand secret d'abord par sa femme Anna (Anouk Aimee) avec qui il fait une rencontre amoureuse puis par son ami Ugo Ongaro (Giulio Bosetti) qui l'invite à abandonner rapidement la cité lagunaire. Renato Braschi décide néanmoins d'accomplir un dernier « travail » avant de retourner sur le continent.

Le Terroriste est un film atypique dans le panorama de la production consacrée à la Résistance, dans la mesure où le réalisateur s'attache avant tout à éclairer la dynamique de l'action para-guerrière et la logique de la chaîne de commandement. L'histoire se concentre sur les attaques contre les forces d'occupation, mais les explosions et les coups de feu sont en arrière-plan (parfois on n'entend que le rugissement) par rapport aux dialogues entre les protagonistes : De Bosio semble préférer le conflit verbal qui surgit au sein des groupes dirigeants du CLN, entre les factions catholiques et communistes, plutôt que de concentrer l'attention sur la résolution militaire. Pour confirmer cela, le directeur consacre 15 minutes complètes à la réunion du groupe de commandement. Étaient présents à la réunion secrète un représentant de la DC, un du Parti libéral, un représentant du Parti socialiste et un du Parti communiste, avec l'envoyé du CNL comme président de l'assemblée. La discussion porte sur l'opportunité d'une action militaire, que les plus « prudents » considèrent comme dangereuse pour les populations civiles, tandis que les plus « extrêmes » la considèrent indispensable : la diatribe verbale qui a surgi sur la signification de la lettre P dans l'acronyme GAP (populaire, partisan, prolétarien) est mémorable. À travers les mots des représentants des partis impliqués dans la guerre de libération, De Bosio semble en réalité décrire le moment politique des années 60, à l'époque du tournage. Rappelons qu'en 1963 le Premier ministre italien était Amintore Fanfani, la DC était le parti majoritaire, elle gouvernait grâce au soutien du Pri-Psdi et on commençait à parler d'un compromis historique. Gian Maria Volonte domine tout et tout le monde, avec une performance sèche et sans faille. Agé de trente ans seulement et fraîchement sorti du succès de « La Bataille de Naples » de Nanni Loy, il incarne dans le film de De Bosio la figure de l'Ingénieur, un professeur d'université qui construit la cellule vénitienne du GAP et planifie les attentats contre les nazis et les Brigades noires : la grande performance d'acteur qu'il offre met en valeur le génie de ses actions subversives, la nature introvertie du personnage et son fort désir d'autonomie et d'action, qui ne se combinent pas bien avec la rigidité du Haut Commandement. Parmi les autres interprètes, on distingue Tino Carraro, le regretté père de la télévision Abbondio et Giulio Bosetti dans le rôle de son ami et collaborateur. Un chapitre à part doit être consacré à la figure du père Carlo (Mario Valgoi), qui renouvelle la tradition qui, depuis Rome Ville ouverte de Rossellini, veut que les figures des prêtres soient en première ligne dans la lutte contre les nazis-fascistes : leur action silencieuse contrebalance la fureur communiste. Un petit rôle également pour Raffaella Carrà (Giuliana), dix-neuf ans, et pour la future lauréate d'un Oscar (Un homme et une femme, 1966) Anouk Aimee, qui laisse sa marque dans une tentative désespérée de ramener son homme à la maison.

VERDICT

-

Un film solide qui évite la rhétorique formelle précisément parce qu'il tend à être plus un film illustratif qu'un film à thèse, didactique parfois, mais honnêtement enclin à bien transmettre le climat théorique et psychologique de la Venise occupée. En bref, il entre parfaitement dans la catégorie des « films historiques » à recommander, ceux qui peuvent offrir une contribution non conventionnelle à des aspects fondamentaux de notre histoire.

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