C'est de l'amour, crois-moi ! (Hikaeme ni Itte mo, Kore wa Ai) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu sept tomes à ce jour aux éditions Kodansha.  Risa Amakawa est une fille indépendante et a toujours réussi à se débrouiller seule. C'est le genre de fille qui porte un sac à dos rempli d'articles « au cas où » pour ne rien demander à personne, qui se concentre entièrement sur ses études et qui a vraiment peu ou pas d'amis. Un jour, alors qu'elle sortait de l'école, elle trouva un garçon, Zen Ôhira, allongé sous la pluie. Bien qu'il ait l'air d'un voyou, il était en fait une personne douce et très gentille. Cependant, tout ce que Risa voit, c'est qu'elle a reçu une bonne raclée. Elle tente de l'aider, mais lorsque le jeune homme refuse, elle lui laisse les adresses les plus proches où se rendre en cas d'urgence. En guise de remerciement pour son aide, Zen lui donne un bon qu'elle peut utiliser à tout moment pour pouvoir l'aider, et bien que Risa pense qu'elle n'en aura pas besoin, elle finit par être impliquée dans un événement inattendu qui l'oblige à l'utiliser. Ils commencent alors à s'impliquer l'un avec l'autre, lui s'approchant d'elle et lui proposant de l'aide sans qu'elle le demande, et elle investissant son temps, ses connaissances et un peu de son amour dans un garçon qui est aimé de tous.

Zen et Risa sortent ensemble. Mais leur façon de faire est tout simplement incomparable à tous les autres mangas shojo que nous avons lus. Cette série, qui est peut-être l'une des meilleures séries shojo qui soit, est une véritable mine d'or artistique et scénaristique. Si ça marche si bien, c'est en partie parce qu'elle reste dans les lignes des tropes attendus, tout en s'en écartant complètement. Quand Risa et Zen commencent leur rendez-vous au festival et qu'elle avoue que porter un yukata ne lui a même pas traversé l'esprit tant il est difficile à enfiler, nous avons eu envie de nous lever et de l'applaudir. Fuumin, le rival potentiel, continue de me faire rire aux éclats, car il est aussi efficace qu'un vœu pieux. Risa s'en fiche éperdument et il y a plein de moments merveilleux où elle le repousse. Quand il revient vers la fin et s'apprête à la faire pleurer, le retournement de situation est parfait. Les amoureux ne sont généralement pas si capricieux, et cette histoire le sait. Quand Mizuki, la professeure de bachotage de Risa, débarque et que tout semble aller pour le mieux, eh bien, on vous pardonnerait de ne pas lui accorder le bénéfice du doute, mais elle le mérite. Et c'est vraiment drôle ! Fujimomo poursuit son brillant penchant pour les prises de vue incroyables et les gags et les dialogues tranchants sont généreusement répartis pour un effet remarquable. Zen contre Mizuki est tellement drôle que j'ai failli perdre la tête à la case avec l'escalier. Risa rampant littéralement dans un trou est un autre excellent petit moment aussi. Ce que l'on aime ici, c'est que ce sont tous des personnages très bien faits et que leur développement est de premier ordre. Quand Risa repousse Zen parce qu'elle doit étudier, c'est plutôt merveilleux. Et quand ça finit par se retourner contre elle, on a droit à une visite adorable et à un commentaire des plus désinvoltes sur l'alcoolisme de sa mère, merveilleusement descriptif, mais qui disparaît aussitôt. Ça donne l'impression que tout va bien. Même avec les examens, l'amour est omniprésent. Risa se disant que « Zen adore les baisers », c'est une sacrée altercation, et j'adore leur différence et leur harmonie. Zen, en particulier, est nettement plus rebelle, mais il ne cherche pas à changer Risa ni rien de ce genre. Ni même à lui montrer une autre façon de vivre : il la respecte et l'aime, et fait de son mieux pour l'aider, même lorsqu'elle ne sait pas de quelle aide elle a besoin. Ils sont tellement bien ensemble. On attend toujours que ça se gâte, mais il continue de nous surprendre de la meilleure des manières. Le manga bonus est l'un des meilleurs moments de l'histoire, et il y a tellement d'autres choses que nous aimerions approfondir.