L'histoire commence en l'an 74, lorsque l'esclave germanique Cleio est la compagne de jeu de la Romaine Adriana. Leur père, Dominus, est un général romain à la retraite et ne souhaite pas retourner dans la capitale romaine. Ils reçoivent la visite de son frère Quintus. La querelle entre Quintus et Cleio aura des conséquences importantes pour le jeune esclave. Quelques années plus tard, lors de l'éruption du Vésuve, Cleio et Adriana sont contraints de fuir et arrivent dans la villa de Quintus. Ce dernier a encore un compte à régler avec Clei, tandis qu'Adriana commence à vivre une vie différente. Elle épouse un noble romain et entre dans les meilleurs cercles de la cour. De nombreuses femmes cherchent à se détendre entre les jambes des beaux corps des gladiateurs. Un jour, Adriana assiste à un combat de gladiateurs et les nombreux souvenirs de son enfance refont surface.

Les bandes dessinées sur la Rome antique restent une époque populaire dans l'arène de la bande dessinée. Alix existe depuis soixante-quinze ans, Murena a établi une nouvelle norme et avec Les Aigles de Rome, Enrico Marini a franchi une nouvelle étape dans la bande dessinée historique après son Scorpion. Avec Thrace, l'éditeur Graph Zeppelin ajoute un nouvel élément à ses étagères de bandes dessinées déjà bien remplies. Après des années sans se voir, Cléio, l'esclave gaulois, et Adriana, la belle patricienne, se retrouvent enfin. Le temps a changé car lui est devenu gladiateur quand à elle, elle a épousé un notable romain. Pourtant Adriana fait tout pour rendre la liberté à son grand amour, risquant même de braver l'aristocratie. Mais Cleio veut-il vraiment se libérer quand sa soif de gloire l'emporte sur la soif de liberté ? Les amants maudits se retrouveront-ils malgré les intrigues et complots à la cour de l’empereur Domitien ? Le premier album avait agréablement surpris par la qualité de son scénario pour un genre qui souvent se focalise uniquement sur l'échange charnelle. Le deuxième épisode confirme tout le bien du précédent. Le scénario reste la base de l'histoire et les illustrations sont sensuelles, parfois crues mais toujours dotées d'une élégance absolue. Le rendu graphique de l'univers des gladiateurs et de la Rome Antique n'est pas en reste. Gros coup de chapeau également pour la mise en couleur plus que réussie. Cette version "Tabou" s'adresse à un public adulte, contrairement à son homologue chez Graph Zeppelin, il y a donc une poignée de pages supplémentaires plus que suggestives mais l'ensemble est quand même beaucoup moins hot que le récent Ulysse chez le même éditeur.