Construire, inventer, acheter, transporter.

Voici le portage console du jeu de stratégie Transport Fever 2, sorti à l'originesur PC en 2019. Commençons par une évidence. Transport Fever 2, n'est pas un jeu de stratégie révolutionnaire. Nous nous trouvons sur une carte, entre des villes, où il y a beaucoup de ressources disponibles. Notre travail consiste à extraire, charger, vendre, fabriquer et devenir plus riche que Rockefeller. De nombreux véhicules vous aideront dans cette tâche. Que vous commenciez dans les premières années des États-Unis ou que vous progressiez progressivement jusqu'à l'ère moderne des trains à grande vitesse, des camions ou des avions. Oui, une partie du jeu consiste en effet à progresser dans le temps. Vous passez des années 1800 au 21e siècle sans sourciller. Mais avant d'arriver à l'ère moderne, vous devez commencer à gagner de l'argent. Le mécanisme qui a vraiment attiré mon attention est le coût de fonctionnement de tous les véhicules. Je ne parle pas seulement du coût initial. Chaque fois que vous partez en voyage, on vous déduit l'argent nécessaire au fonctionnement du véhicule. Vous devez donc calculer ce que coûte un véhicule par jour, par mois et par an, et évaluer si c'est économiquement faisable pour vous. Immédiatement, cela donne une nouvelle dimension au jeu, et vous n'avez pas seulement affaire au solde final de votre compte. Vous devez décider si vous avez les moyens de faire rouler cinq véhicules, ou même un seul. Comme l'indique le titre, Transport Fever 2 ne se limite plus au train puisque vous retrouverez des avions, des bateaux, des trams, des camions ou encore des bus. Il vous faudra construire des stations, des ports, des aéroports, des gardes, et bien sur, un réseau de transport en commun sera nécessaire pour que chaque résident puisse rapidement rentrer chez lui ou rejoindre son lieu de travail. Au fil de la progression, vous débloquerez des technologies plus modernes, et il faudra fréquemment changer son matériel devenu obsolète. Le mode Campagne propose des missions à la difficulté croissante, vous envoyant en Europe, en Asie ou en Amérique du Nord pour des objectifs chacun inspirés d'événements réels. A contrario, le mode Infini n'a pas de fin et peut donc vous laisser seul de nombreuses heures.

Nous décrivons un jeu qui est sorti de facto depuis quatre ans. Nous allons donc nous concentrer principalement sur la façon dont le portage sur console s'est déroulé. Après tout, prendre un jeu de stratégie, le faire tenir dans un petit boîtier de console et le rendre jouable et amusant ? La première idée qui vient à l'esprit est qu'il est impossible de le faire sans une souris et un clavier. Vous ne pourriez pas vous tromper davantage ! On apprécie les efforts des développeurs pour être aussi accessibles que possible à tous les joueurs. Ça marche... mais c'est difficile. Au début, nous ne faisions que courir d'un bout à l'autre de la carte, avant de commencer à comprendre les commandes. C'est assez rudimentaire, en fait, et comme la manette tient dans la main, les éléments principaux du jeu tiennent aussi dans la main. Le tutoriel initial vous explique tout, mais pour vous habituer aux commandes, vous devez jouer, jouer et encore jouer. Le plus gros problème avec la manette, c'est quand nous construisons quelque chose de nouveau. Toucher la bonne texture à l'endroit où la nouvelle piste doit se trouver, ajuster constamment la courbure du départ, ne pas dépasser la longueur de la piste comme on le souhaite, c'est moins naturel qu'à la souris. Il existe également un "mode précision" dans lequel chaque construction se déplace millimètre par millimètre lorsque vous appuyez sur la gâchette, mais vous ne pouvez pas l'utiliser tout le temps. D'un autre côté, les ajustements rapides de la rotation ou du terrain sur les flèches étaient très agréables, et en quelques instants, vous avez le bâtiment ou la route comme vous le souhaitez. Ce qui rend la construction incroyablement facile, c'est l'adaptation au paysage. Lorsqu'un tunnel est nécessaire, le jeu en propose automatiquement un. Si vous construisez trop haut, le jeu vous proposera automatiquement un pont. Tout cela vous permet de ne pas passer des dizaines de minutes au même endroit. La véritable beauté du jeu réside dans les vues qu'il offre.

Techniquement à la hauteur ?

Sur le plan technique, Transport Fever 2 s'en sort plutôt bien avec un moteur graphique assez crédible pour un titre simulator (c'est rare) et le niveau de zoom est plutôt concluant. Dans les paramètres, vous avez naturellement le choix entre le mode performance et le mode vue - selon que vous préférez les FPS ou la beauté de votre environnement. Et il y a de quoi regarder. En effet, lorsque vous conduisez une voiture ou un train, le jeu propose un mode "vue cockpit". Vous vous installez alors dans le siège du conducteur et vous profitez de l'expérience. Heureusement, le jeu se conduit tout seul, ce qui vous permet de profiter indéfiniment des vues, des paysages et des villes. Nous nous sommes perdu plusieurs fois en faisant des allers-retours entre deux arrêts. Et honnêtement, nous n'avions pas envie de construire plus de routes et d'acheter de nouveaux véhicules. C'est vraiment une merveilleuse détente. Côté interface, le classicisme prime, et la construction d'un axe de transport est un exercice assez intéressant à découvrir. La localisation française s'avère plus aboutie que dans le premier épisode, tout comme la gestion offrant des possibilités de développement économiques beaucoup plus vastes et un contenu particulièrement exhaustif. L'interface de création de pistes a été simplifié pour mieux prendre en compte les spécificités de chaque territoire. Aucun mode multijoueurs en ligne n'est présent, il est vrai qu'en général ils ne sont pas vraiment pris d'assaut dans ce genre de production. Les joueurs pourront donc créer du contenu supplémentaire mais pas le partager, contrairement à la mouture PC qui bénéficiaient d'une compatibilité avec le Steam Workshop. Les musiques d'ambiance accompagnent très bien la progression.