Joseph Fouché, dit Fouché de Nantes est un homme politique français, né le 21 mai 1759 au Pellerin (près de Nantes) et mort le 26 décembre 1820 à Trieste. Fils d'un capitaine de marine marchande, commandant d'un brick négrier, le jeune Joseph entreprend de suivre la même carrière que son père, mais sa santé fragile lui fera changer drastiquement de plan. Il entre au séminaire de l'Oratoire de Nantes, puis en 1782, il devient professeur de sciences. Il enseignera à Niort, Saumur, Vendôme, Juilly et Arras. C'est justement dans cette dernière ville qu'il rencontrera Robespierre et deviendra franc-maçon. Lorsque la Révolution éclate, Fauché est préfet des études chez les Oratoriens de Nantes. Il s'engage la même année en politique et est élu député à la Convention de Paris en septembre 1792. Fouché est membre du parti des Girondins, réputés comme modérés, et pourtant il votera la mort de Louis XVI. Extrême dans ses actions comme dans ses décisions, il n'hésite pas un instant à se mettre ses pairs à dos et devient un propagandiste ardent de l'esprit révolutionnaire. Ses principaux adversaires ? La noblesse ou le clergé. Mais pas seulement, l'homme est prêt à tout pour accroître son pouvoir. Personnage trouble, Fouché deviendra ministre de la Police sous le Directoire, le Consulat et l'Empire !

Après un premier volume qui relatait les jeunes années d'un individu ô combien complexe (Fervent révolutionnaire, il n'hésitera pas à mettre ses idéaux de côté lorsque cela peut servir sa carrière), le deuxième opus montrait comment un jeune professeur de physique va devenir successivement trafiquant, conseiller, espion, puis ambassadeur, avant d'obtenir, sous le Directoire, le poste qui le fera entrer dans l'Histoire, ministre de la Police. Il met alors en place les fondements de la police scientifique et surtout constitue une terrifiante police politique. Un outil qui va lui permettre d'anticiper le coup d'État du 18 brumaire, mais Napoléon n'a pas véritablement confiance à cet animal politique. Dans ce troisième et dernier volume, nous sommes à présent en 1804. Avant que Napoléon soit couronné Empereur et entame une série de guerre à l'étranger, Fouché est rappelé au ministère de la Police en juillet 1804 (qu'il occupera jusqu'en juin 1810), devenant officieusement le second personnage de l'État, et mène une gestion efficace de l'Empire en l'absence de Napoléon Ier. Pourtant, lorsque ce dernier apprend qu'une tentative de négociation diplomatique avec l'Angleterre est en gestation dans son dos, il n'hésite pas à limoger Fouché qui entreprend à nouveau un changement de régime. En 1815, Fouché cherche à restaurer la monarchie et remet sur le trône Louis XVIII avant de devenir son ministre. Le scénario de Nicolas Juncker a vraisemblablement demandé beaucoup de recherches, surtout que la situation politique française se complique sérieusement en ce début de XIXème siècle. Le rythme s'avère soutenu et l'ouvrage se concentre sur les principaux faits d'armes de Fouché pendant l'Empire et les Cents Jours, et comment il a réussi à comploter pour sauver sa tête et se maintenir au poste que la Grande Histoire retiendra de lui, avant de finir sa vie en exil à Trieste en Italie. Le trait expressif de Patrick Mallet ne manque pas d'allure et se révèle plutôt original, soutenu par un jeu d'ombres et de couleurs très en pointe.