Blue Period est un manga toujours en cours de parution au Japon et qui a connu quinze tomes à ce jour aux éditions Kodansha. Dans son avant-dernière année de lycée, l'impartial mais studieux, Yatora Yaguchi trouve enfin une vocation dans l'art. Sans expérience antérieur, il décide de travailler pour postuler aux Beaux-Arts. Une décision aux résultats potentiellement désastreux.

Vacances d'été de la deuxième année de Geidai. Yatora ne sait pas comment passer cette longue pause, alors Yakumo, Hachiro et Momoyo l'invitent à Hiroshima, où ils vivent et où ils ont tous les trois cultivé une passion pour l'art dans leur cœur. Loin de chez lui, de nouveaux horizons vont s'ouvrir devant Yatora ! Dans ce tome quatorze, alors que les vacances d'été se poursuivent, le spectre de Sanada, un collègue artiste décédé il y a trois ans, plane sur les étudiants en art en roue libre. Et c'est toute l'intrigue qui sera abordée cette fois. Depuis que Yatora est entré dans TUA, nous avons l'impression de dériver d'une intrigue à l'autre avec très peu de lien entre elles. Et comme la plupart des personnages secondaires sont aussi jetables que des Kleenex, ils apparaissent puis disparaissent pour ne plus jamais être vus, c'est assez logique. Il y a des parties très fortes dans ce volume, mais il commet une erreur particulièrement grave en passant plusieurs chapitres sur un long flashback sur l'histoire de Yakumo pour entrer dans TUA et sa relation avec Sanada sans nous faire intéresser à grand-chose. Sanada est un mythe. Son art émeut Yakumo, elle a les faveurs de ses professeurs, mais son impact semble surdimensionné par rapport à la façon dont elle est dépeinte ici. Les détails de sa mort restent si nébuleux (sérieusement, nous avons regardé cette page pendant des heures en essayant de comprendre ce qu'ils impliquaient) que tout cela est un peu "moche". Cela dit, il y a de bonnes choses dans l'histoire de Yakumo. L'artiste plus âgée avec laquelle il finit par vivre brièvement est très intéressante - elle se sert de Yakumo comme d'un jouet quand ses relations explosent et a des problèmes de santé mentale assez évidents - et nous aurions aimé qu'il y en ait plus parce que c'est le genre de désordre intéressant dont la série a besoin de plus. Le fait d'être à cinq secondes d'un artiste littéralement affamé met Yakumo dans une position unique pour rappeler tranquillement à Yatora son incroyable privilège d'être capable de faire ce qu'il fait sans s'endetter à outrance. Ah oui, Yatora. Saviez-vous que c'était son histoire ? On vous pardonnera de penser le contraire, car la majeure partie du volume est consacrée à cette histoire de Yakumo. Ce qui serait très bien, si nous avions la moindre certitude que nous le reverrions fréquemment après tout cela. La trame suggère le contraire. Il y a un grand concours qui s'annonce et nous aurions aimé voir plus de préparation pour Yatora qui fait face à ses insuffisances et qui réalise que pour faire ça pour vivre, il faudra peut-être payer à un moment ou à un autre. Il est donc dommage que la majeure partie soit investie dans quelque chose dont certains lecteurs n'auront pas vraiment d'intérêt. Et ce n'est pas que ce soit mauvais ou inutile, mais la tolérance pour les flashbacks varie vraiment selon les personnes et les mouvements de ce tome ne se justifient pas suffisamment. Dire que tout le monde se soucie de Sanada n'est pas la même chose que de le montrer et le mangaka n'a pas su tout explorer dans ce volume.