Une fois de plus, les adolescents triplés Emily, Cleo et Alex se retrouvent dans le bureau du directeur de l'école pour une nouvelle réprimande. Emily est une vraie rat de bibliothèque et pense savoir mieux que tout le monde, en particulier son professeur; Cleo a encore trop regardé les garçons et manque cruellement d'attention; Alex a quant à lui envoyé 300 volts dans la chaise de son maître ! Le directeur de l'école de Perris (Paris fantasmée sans aucun doute) ne peut compter sur personne, les parents sont encore plus dépassés qu'au XXème siècle. Pire, ils sont même totalement détachés de leurs enfants et ne pensent qu'à leur travail. Les triplés sont donc essentiellement élevé par une nounou robotique en piteux état. L'année 2323 fait peine à voir, mais la situation n'est guère plus enviable pour Rik de Ridder et Lynn Moon dans les rues de Jérusalem. L'histoire fait un glissement un millénaire plus tôt.  Mais par quel diable ?

Moon est la nouvelle série d'un auteur pour enfants nommé Johan Vandevelde, très peu connu en Belgique francophone. Le présent ouvrage est sorti l'an passé en Flandre chez l'éditeur Menlu et revient à présent chez Anspach traduit en français dans un format 100% identique. Les personnages sont bien campés et soigneusement étudiés, de quoi rendre cette odyssée lunaire très agréable. Il est vrai qu'on ressent que l'auteur nous guide dans la lecture, mais cela est sans doute dû à son habitude de toucher le jeune public. On sera davantage surpris que l'action quitte brutalement les triplés pour nous plonger en plein Moyen-Orient du XIVème siècle mais Rick & Lynn sont en réalité des voyageurs temporels chargés de retrouver des criminels qui pourraient causer des altérations à la lignée historique. Mais attention à l'effet papillon comme on dit. Le cliffhanger a de quoi laisser intriguer plus d'un lecteur. Quant aux dessins, c'est Stephan Louwes qui en la charge et son style a évolué depuis la BD sans texte "Limbo". Son trait est un peu rétro SF pourrait-on dire, mais il est assurément vivant et donne envie de plonger dans les 72 pages de l'album à chercher tous les clins d'oeils à la réalité. Et quelle belle représentation de Paris.